Méduses et réchauffement climatique 

   Depuis quelques années il est courant d'entendre dans les médias l'évocation d'une augmentation dangereuse du nombre de méduses dans nos mers et Océans. Il est vraie que la population de méduse à augmentée ces dernières années. 

Cette augmentation à pour particularité d'impacter plusieurs secteurs comme la pêche puisque de plus en plus de méduses sont remontées dans les filets alors que la population de poisson diminue (les méduses sont très friandes de poissons) mais à aussi forcé l'arrêt de centrales électriques dues à l'obstruction des bouches de prise d'eau de mer destinée au refroidissement des machines. 

Il est courant d'entendre aussi parler d'une augmentation de la population de cnidaires au abords des plages mais aussi sur les plages suite à l'échouages massifs de ces dernières.

La méduse se reproduisant en partie grâce à la chaleur de son milieu, le réchauffement des mers (+3°c par rapport à la température enregistrée il y a 50 ans) à donc été pointé du doigts comme acteur principal de l'augmentation des populations de méduses.

Cette vidéo créée par la NASA présente l'évolution du réchauffement climatique

de 1880 à 2014. Les zones les plus rouges sont les zones les plus chaudes tandis 

que les zones bleus sont les zones froides.

Ce graphique lui aussi proposé par la NASA montre l'évolution des températures sur mers

et sur terre. L'axe des ordonnées illustre la variation des températures par rapport à la température

moyenne entre 1951 et 1980 (0 en ordonnée). En plus grand ici  

Source GISS Surface Temperature Analysis

   

L'autre aspect important est la disparition progressive des prédateurs de la méduse tel que la tortue Luth en voie de disparition se nourrissant de beaucoup de méduses. La baisse de prédation permet donc un développement important de la population des méduses qui n'est plus régulée. 

Tortue Luth vue de face
« Leatherback turtle nesting on a beach in Grande Riviere » par Jordan Beard — Travail personnel. 
Sous licence CC BY-SA 4.0 via Wikimedia Commons - 

La méduse est donc pointée du doigts pas beaucoup de protecteurs de l'environnement comme cause d'un dérèglement de la chaîne alimentaire puisque la méduse se retrouverait au sommet de la chaîne dévastant des bancs entiers de poissons. C'est dans ce milieu qu'est né une autre théories sur cette augmentation: la pollution des eaux.

L'industrie mondiale rejette beaucoup de produits dans l'eau mais les méduses sont très résistantes et tandis que les espèces auraient tendance à disparaître ou à fuir les zones urbaines, la méduse s'adapterai à ces conditions.

Pour un certain nombre de protecteurs de l'environnement les méduses seraient un danger pour l'écosystème marin et le serait encore plus maintenant que le nombre de spécimens augmenterait. Cependant la plupart de ces groupes n'ont rien de scientifiques et se jettent dans une guerre aux espèces ''invasives" sans connaissance de cause. 

Bien que toute ces raisons pourraient être à l'origine d'une augmentation du nombre de méduses la vérité est bien différente. En effet l'augmentation de méduses est cyclique, tout les 20 ans la population de méduse augmente brusquement dans toutes les mers du monde. Ce cycle est donc complètement naturel chez ces espèces.  

Incroyables fantômes 

   La diversité des méduses est impressionnante. Depuis leur naissance il y à 650 millions d'années elles se sont adaptées à la majorité des conditions climatiques et ont développé des caractéristiques étonnantes au fil de leur évolution. Je vous propose ici de découvrir quelques méduses des plus étonnantes. Je mettrais cet article à jour pour rajouter toujours plus de méduses à cette liste. 


       Cyanea Capillata, la géante 

   Cyanea Capillata communément appelée méduse crinière de lion est la plus grande méduse connue. Son ombrelle peut atteindre un diamètre de 2m50 et ses tentacules une trentaine de mètres.
    Malgré sa grange taille elle n'est que peux connue des scientifiques. 

   Cyanea Capillata vie dans les eaux froides (présente au niveau du cercle polaire Arctique), Pacifique Nord et Atlantique Nord à une profondeur d'un vingtaine de mètres. 
   Son nom provient du nombre très important de tentacules visibles sur la photo et de sa couleur qui évolue avec son âge passant de jaune à rouge. 

   

   Comme il à été vu dans l'article sur la morphologie des méduses, elle possède quatre bas oraux cachés par l'épaisse couche de tentacules. Le bras oraux apporteront la nourriture à la bouche de la méduse.

  

  Malgré sa taille la picure de Cyanea Capillata n'est pas ,en elle même, mortelle mais occasionne des brûlures et déclencher des spasmes musculaires. Ces spasmes peuvent être dangereux et désynchroniser la respiration entraînant une perte de conscience .... mortelle sous l'eau.

Turritopsis Nutricula, éternellement jeune

Peut être l'un des organismes le plus étrange du monde. Turritopsis Nutricula est en effet biologiquement immortelle. 

Cette capacité bien énigmatique lui permet d'inverser le processus de vieillissement de ses cellules. Elle vieilli puis peut rajeunir. Cependant les scientifiques ne savent pas encore si ce processus est déclenché délibérément par la méduse ou s'il est déclenché par un élément extérieur (luminosité ,température de l'eau ...). 

Vous aurez sans doute remarqué sa morphologie bien différente de celle de Cyanea Capillata ou d'Aurelia Aurita. En effet Turritopsis Nutricula appartient au groupe des hydroméduses et sa morphologie est donc légèrement différente de celle des scyphoméduses (C.Capillata et A.Aurita par exemple).      

Les Cuboméduses, dangers des plages

      Les cuboméduses est une troisième famille de méduses (hydroméduses, scyphoméduses ayant déjà été évoquées) contentant les méduses les plus mortelles. Décrété comme ''animal le plus venimeux au monde", les Cuboméduses auraient ôté la vie à environ 70 personne ce dernier siècle.

       Cependant toute les Cuboméduses ne sont pas mortelles. Dans cette classe principalement trois espèces sont très dangereuses. Ici en photo Avispa Marina. Les cuboméduses dangereuses vivent principalement en Australie dans les eaux chaudes des côtes. En plus de leur venin très dangereux ,les Cuboméduses sont quasiment transparentes. Avispa Marina semble posséder une meilleur vision que les autres méduses et évite les objets ou créatures plus grosses qu'elle et les accidents ont lieu lorsque les nageurs entrent en contact avec elle pendant une baignade où ils n'ont pas détecté le danger. Les nageurs s’emmêlent alors dans les longs tentacules de la méduses qui peuvent atteindre 4 mètres et sont généralement une soixantaine. On estime qu'il suffit d'un contact avec trois mètres de tentacules pour que la dose de venin délivré soit mortel pour un adulte. Le venin attaque directement le système nerveux, la peau et le cœur qui cesse de battre. Il faut cinq minutes au venin pour tuer une personne adulte. Pour avertir la population des panneaux sont présents aux lieux de baignade indiquant la possible présence des méduses. Mais pour éviter les piqûres il suffut de se couvrir d'une combinaison de plongée, les harpons délivrant les poison n'atteindront donc pas la peau. De plus un anti-venin très efficace existe.     

Anatomie d'un être sans cervelle 

   Il est impossible d'évoquer les méduses sans connaître leur anatomie si particulière. Les méduses sont divisées en deux classes, les Hydroméduses et les Scyphoméduses ayant toute deux des caractéristiques anatomiques bien particulières. Dans cet articles nous évoquerons les Scyphoméduses comme dans la grande majorité des articles de ce blog.

Voici donc un spécimen d'Aurelia Aurita appartenant à la classe des Scyphoméduses. L'Aurelia Aurita est une méduse facilement reconnaissable grâce à ses gonades qui forment un trèfle lorsque la méduse est regardée par le dessus. 

Sur cette image l'ombrelle est facilement délimitable. Elle est constituée de mésoglée formée par la liaison de molécules d'eau liées par du collagène pauvre en carbone. Le résultats est une matière ferme à la densité proche de l'eau ce qui permet à la méduse de se déplacer aisément dans le milieu aquatique. L'ombrelle est un flotteur servant aussi de protection à l'organisme interne de la méduse.

L'ombrelle est ouverte sur le bas, cette ouverture donne accès à l'organe digestif de la méduse.

   
Cette ouverture dans l'ombrelle constitue une zone appelée voile. Le voile est ici parcouru par de fins tentacules. La partie externe de l'ombrelle est appelée surface aborale tandis que l'intérieur de l'ombrelle est appelée surface orale.

Ici nous pouvons observer les bras oraux de la méduse. Leur rôle est d'apporter la nourriture à la bouche. Leur surface peut être urticante selon les espèces de méduses. Les bras oraux ont une taille variable et partent des pourtours de la bouche, les bras oraux sont des formes de lèvres qui permettent à la méduse de se nourrir. 


Sur ces photos la méduse à contractée son ombrelle. En effet ,un grand nombre de muscles circulaires à l'intérieure de l'ombrelle permettent à la méduse de contracter l'ombrelle chassant l'eau contenue dans la cavité propulsant la méduse dans l'eau.




Sur cette image d'Aurelia Aurita le corps de la méduse n'est pas contracté. Les bras oraux sont visibles (en bas à gauche et rejoignent la bouche). Sur cette image il est facile de voir les quatre gonades formant un trèfle, la bouche et l'estomac se trouvent au centre de ce trèfle (mais ne sont que peux visibles sur cette image). 

Cette image est aussi très utile pour une autre raison, elle permet d'observer les canaux radiaires (petits filaments blancs dans l'ombrelles) de la méduse. Lorsque les bras oraux apportent la nourriture à la bouche, l'estomac extrait les nutriments (digestion). Ces nutriments sont envoyés par l'estomac dans les canaux radiaires qui les répartissent alors dans l'ensemble de l'ombrelle et dans les bras oraux.




  Sur cette autre image de la même espèce les échancrures de l'ombrelles sont visibles. Les échancrures sont les décrochement sur le pourtour de l'ombrelle (ici deux sont très visibles). Elles sont au nombre de huit tout autour de l'ombrelle. Les Rhopalies sont situées au niveau de ces échancrures. Les rhopalies concentrent les organes réceptifs de la méduse au nombre de trois: les ocelles, les statocystes et les fosses olfactives. Les ocelles sont les ''yeux'' de la méduses, ces organes sensibles à la lumière et au magnétismes permettraient à la méduse de savoir si elle doit migrer où non selon un cycle des saisons. Les statocystes ,quant à eux, permettant à la méduse de s'équilibrer dans l'espace.  

Certaines méduses possèdent des poches génitales situées au niveau de la surface orale prêt de la base des bras oraux. 






Ce schéma est très utile et reprend toute l'anatomie d'Aurelia Aurita vue plus haut. Le texte n'étant pas visible avec le fond noir, voici le lien de l'image ici.







   J'espère que cette rapide évocation de l'anatomie si curieuse de ces créatures fascinantes vous aura plut. Si vous avez la moindre question (ou la moindre critique autant positive que négative) commentez cet article, je me ferais une joie de répondre.

Les photos utilisées sont libres de droits
« Jelly cc7 ». Sous licence CC BY-SA 2.0 via Wikimedia Commons. « Cnidaria Luc Viatour » par I, Luc Viatour. Sous licence CC BY-SA 3.0 via Wikimedia Commons. « Anatomy of a jellyfish » par Whidou — Travail personnelFile:Anatomy of "true" jellyfish (class Scyphozoa).jpg. Sous licence CC BY-SA 4.0 via Wikimedia Commons. .

Le Vrai/Faux sur les méduses (ou comment détruire les idées reçues)

Le Vrai/Faux sur les méduses

Comme toute créature aspirant la crainte, beaucoup de légendes que chacun croient vraies entourent les méduses.Cet article sera donc moins scientifique que les autres. Voici donc la vérité sur ces affirmations . 1."Les méduses ne peuvent pas nager".✗Faux! En effet les médusent peuvent nager grâce à leurs muscles circulaires placés dans l'ombrelle (véritable nom du "chapeau"). En contractant l'ombrelle la méduse est capable de se déplacer. De plus sa densité étant proche de cette de l'eau la méduse n'a aucun mal à se mouvoir. Bien entendu ses mouvements ne sont pas assez puissants pour lui permettre de lutter contre les courants puissants tels que ceux produits lors des tempêtes. En eau calme les méduses nagent tout de même à 55 mètres à l'heure ,vitesse non négligeable sous l'eau. 
2."Les méduses sont agressives."✗Faux! En réalité tout dépend ce que vous entendez par ''agressives". Pour se nourrir bien évidement comme tout prédateur qui se nourrit de proies vivantes bien qu'elles ne possèdent pas de techniques d'attaques, elle déplient simplement leurs longs filaments attendant qu'une proie entre en contact et soit paralysée par le venin. Envers les nageurs il se passe exactement la même chose, ce n'est pas la méduse qui attaque, c'est vous qui l'attaquez ! Nager avec les méduses c'est comme courir sur un fil au dessus d'une piscine de cactus ... sois ça passe ,sois ça casse.
3."L'ombrelle de la méduse est remplie d'eau."✓Vrai et ✗Faux ,le corps de la méduse est composé de mésogelée, c'est cette matière qui lui donne son côté gélatineux. La mésogelée est composée d'eau et de collagène à très faible teneur en carbone. Le collagène de la mésogelée à le même rôle que les feuilles de gelée en cuisine. Le corps de la méduse est ainsi constitué à 98% d'eau mais jamais sous une forme liquide. 
4."Les méduses électrocutent  "✗Faux ,complètement faux. Les ''piqûres de méduses" sont rendues douloureuses par le venin que sécrète la méduse. Ce venin permet de tuer les proies qui lui serviront de nourriture. Les filaments des méduses possèdent des milliards de micro-harpons qui baignent dans un venin au niveau de glandes. Lorsqu'un animal (ou un humain) entre en contact avec les filaments les harpons sont propulsés dans la chair de la victime, en pénétrant à l'intérieur ils libèrent leur venin. 
5."Certaines méduses sont mortelles pour l'homme"✓Vrai ,certaines méduses sont mortelles pour l'homme.  Beaucoup de personnes pensent que plus la méduse est grande plus elle est dangereuse, c'est faux. La méduse la plus mortelle fait la taille d'une pastèque au niveau de l'ombrelle. Elle fait partie des méduses de bonne taille mais les plus grandes médusent atteignent les 2 à 3 mètres de diamètres pour l'ombrelle et plusieurs dizaines de mètres pour les filaments. La méduse la plus venimeuse à causée la mort d'environ 70 personne dans les 100 dernières années. 
6."Les méduses ne vivent qu'en mer chaude "✗Faux Bien que majoritairement tropicales les méduses peuvent vivre dans des eaux froides. Des méduses sont même trouvables prêt des cercles polaires.
7."Le nombre de méduses augmente d'années en années"✓Vrai ,le nombre d'individus augmente ces dernières années. Cette augmentation est due à différents facteurs, elles sont très bien adaptées aux eaux limpides mais aussi aux eaux polluées des littoraux, son système de reproduction est aussi très efficace. Des chercheurs étudient les effets de réchauffement climatique sur l'augmentation du nombre de méduses mais pour le moment il est impossible de lier formellement les deux. L'autre facteur important est la disparition de ses prédateurs naturels, en effet les principaux animaux se nourrissant de méduses sont aujourd'hui en grand danger à cause des activités humaines. 
8."Il existe des méduses mâles et femelles"✓Vrai ,comme beaucoup d'animaux, les méduses produisent des gamètes (cellules reproductrices ,ovules pour la femme et spermatozoïdes pour l'homme). Chez la méduse la reproduction est externe comme chez beaucoup d'animaux aquatiques, la fécondation à lieu dans l'eau. Je rédigerais tout un article sur la reproduction passionnante des méduses.   
9."Les méduses ne possèdent pas d'organes respiratoires"✓Vrai et ✗Faux ,la méduse respire par l'ensemble de son ombrelle (bouche compris) et ne possède donc pas d'"organe" à proprement parlé. L’oxygène circule dans le corps de la méduse par les canaux radiaires et canaux circulaires qui parcourent son corps mais nous aurons l'occasion d'évoquer cette particularité plus tard.
10."Les méduses n'ont pas d'yeux"✗Faux ,aussi troublant que cela puisse paraître les méduses peuvent voir le monde qui les entoure grâce à de micro-yeux appelés ocelles (que j'évoquerais aussi plus tard). Leur nombre varie fortement selon les méduses mais sont généralement regroupés en 8 points sur l'ombrelle de la méduse.
Voila ,j'ai fais le tous des 10 principaux éléments que j'ai pu entendre autour des méduses. Les prochains articles seront plus scientifiques et évoqueront reproductions et anatomie principalement. Si vous avez des questions surtout n'hésitez pas à les posées en commentaire ,je répondrais à tout avec le plus grand plaisir. N'hésitez pas non plus à donner votre avis sur cet article. 

   
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